Passage du détroit de Messine

Je ne vais pas vous mentir : on s’est un petit peu fait botter les fesses, mais ça reste une histoire plutôt drôle… alors je vous la raconte.

L’entrée dans le détroit était parfaite. Pas de cargo, tout le détroit rien que pour nous. Le vent nous poussait, le courant nous emmenait, notre voile d’avant en place… On a explosé notre record de vitesse. C’était génial.

Arrivée sur le détroit

Une felouque. Bateau typique du détroit pour la pêche à l'épée!

C’est après que ça s’est gâté. Avant même que j’aie le temps de comprendre, nous voilà engagés dans 30 nœuds de vent — soit 55 km/h — avec une mer pleine d’écume. D’où venaient les vagues ? Impossible à savoir. Ça venait de partout.

Allez, faut pas se laisser aller, il faut agir, et vite. On enroule la voile d’avant. Il me regarde, je le regarde, zou ! Christophe part à l’avant préparer notre petite voile d’avant : la trinquette (à la vôtre !). Ça y est, c’est prêt, faut y aller maintenant. Il faut se mettre face au vent, dans cette mer déchaînée, pour hisser la trinquette. Go! Et là, face aux vagues, le bateau monte et… BAM! Il tape fort dans le creux de la vague suivante. Et devinez ce que la marinette avait oublié de faire ? Eh bien, elle n’avait pas verrouillé le hublot avant.

Vous voyez où je veux en venir ? Oui oui… un bon gros paquet de mer dans notre lit.

Alors non, on n’a pas hissé la trinquette tout de suite. D’abord, on a séché nos draps, les bras en l’air, à l’arrière du bateau. Andy, super sèche-linge : avec 30 nœuds de vent, ça a été vite. La colère que j’avais contre moi-même, par contre, a mis un peu plus de temps à sécher.

Bref, vous voyez : c’était une gentille fessée. On a continué notre route avec une voilure adaptée, et tout s’est bien passé.

Alors c’est avec des hublots bien fermés — et bien verrouillés ! — qu’on vous embrasse.