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Mouillage à la Grecque

  • Photo du rédacteur: Fanny Melot
    Fanny Melot
  • 25 août
  • 3 min de lecture

Allez, je vous raconte, parce que c’était dingue quand même! Vous êtes bien installés ? Ça va être un peu long, mais promis, ça vaut le coup. C’est parti!


Il est 19h, le soleil est déjà bien bas ici. Ça y est : après 7h de navigation, on arrive devant une crique bien abritée, au sud de Paxos (je vous mets dans l’ambiance). On s’engage… et là : plein de voiliers au mouillage! Allez, on a un petit bateau, on va bien réussir à se glisser quelque part. On y croit!


En Grèce, c’est monnaie courante de mettre des amarres à terre pour mouiller. Je m’explique. Quand on fait un mouillage, on s’approche de la terre au maximum et on jette l’ancre — vous vous souvenez ? Ensuite, le bateau tourne autour de son ancre en fonction de la direction du vent. Il faut donc prévoir pas mal d’espace autour de soi, pour ne pas jouer au bateau-tamponneuses!

Mais les Grecs ont tout compris : pour gagner de la place dans les petites criques, tu jettes ton ancre cul vers la terre (je parle bien sûr du bateau, sinon il n’y a pas vraiment d’intérêt…), tu recules, tu recules… et tu accroches deux ficelles à terre, qui retiennent l’arrière. Comme ça, tu as trois points de fixation : le bateau ne bouge plus d’un millimètre. Pas bête, hein?


Sauf que… avec Christophe, on n’a jamais fait ça, et on est que deux sur le bateau. Notre seule expérience ? Avoir vu un couple d’Allemands galérer comme jamais pour le faire…Alors, on décide de faire comme d’habitude. On se rapproche au maximum de la terre, là où les autres bateaux ne sont pas. Christophe est à la barre, et moi à l’avant, attendant le signal.

Go!

J’envoie l’ancre!

Ça déroule : 5 mètres, 10 mètres, 15 mètres…

On est bon! On est bon? Pas vraiment.


L’ancre ne prend pas. Andy recule beaucoup trop… Christophe a déjà commencé à relever la dérive pour éviter qu’on tape. Je fonce le rejoindre pour qu’il puisse retourner à la barre. Dérive remontée, je retourne fissa à l’avant pour remonter l’ancre.15 mètres… en manuel. Yihhaa!


Et là, on a eu un peu chaud aux fesses — enfin, surtout Andy.


Il faut se rendre à l’évidence : il va falloir qu’on s’amarre à la grecque.

Alors on prend 2 minutes pour parler stratégie… et on y va!

On se rapproche des bateaux, Christophe oriente Andy cul à terre.

Signal!

J’envoie l’ancre — 20 mètres, cette fois-ci.

Maintenant, il ne faut pas traîner, il faut aller fixer les amarres arrière.

Le risque ? Avec le vent, le bateau pivote et se met à jouer au bateau-tamponneuses…Et je vous assure que les plaisanciers ne sont pas fans de ce jeu.

Je ne crois pas m’être déjà mise en maillot de bain aussi vite. Me voilà à l’eau — l’histoire raconte même que j’aurais mis l’amarre entre mes dents pour aller jusqu’à terre!

Et c’est grâce à notre duo magnifique et une communication parfaite (mais oui, faut savoir se complimenter dans la vie) que l’amarre fut frappée à terre en moins de 5 minutes.

C’est pas beau, ça ?


Ancre à l'avant
Ancre à l'avant
Amarres à l'arrière
Amarres à l'arrière
Et la fierté de la marinette!
Et la fierté de la marinette!

Alors vive les amarres arrière, vive Paxos, et des bises à chacune et chacun!


1 commentaire


valbo69
07 sept.

 Marin, Marinette,

Votre récit donne l’impression d’être à bord avec vous : le soleil qui décline 🌅, la tension quand l’ancre ne prend pas ⚓, l’urgence, la décision à deux, puis cette course contre le vent et la mer 🌬️🌊.

On sent vos gestes précis, vos regards échangés, la confiance réciproque qui permet de transformer la difficulté en réussite.

Ce n’est pas qu’une manœuvre que vous racontez, c’est un vrai moment de complicité, de courage et d’apprentissage 🤝.

À travers vos mots, on entend battre le cœur du voyage : les défis, l’effort, et cette immense fierté d’avoir réussi ensemble. Yihhaaa !😉

Merci de partager ces instants qui nous emmènent bien au-delà de la navigation 💙

Valérie 🫡


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