La nuit de Ventotene

Photo du port pour vous donner le contexte

Tout se passait bien : on dîne, on se douche, on se couche. On prévoit même les boules Quiès pour ne pas entendre les pare-battages grincer.

Quand soudain… BOUM, PLING, VRAM ! Ça secoue, ça balance, de vraies petites montagnes russes. Il est minuit. Branle-bas de combat, tout le monde sur le pont !

On était une dizaine de voiliers, serrés les uns contre les autres, à se faire dangereusement balloter de gauche à droite. L’entrée du port n’était plus qu’écume, une houle déchaînée s’y engouffrait.

Alors on me dira :— Bah, vous étiez au port, vous ne risquiez rien !

Eh bien si. Le vrai problème, c’est l’intégrité du bateau. Les mâts se balançaient tellement qu’ils se touchaient, et ça, c’est vraiment très mauvais.

Décision est prise d’avancer Andy au maximum vers l’avant du quai, pour créer de l’espace entre les mâts. Et tout ça dans un italien-anglais de minuit... Quelle entraide ! Tout le monde s’y est mis pour nous aider. On tenait à peine debout sur le pont tellement ça roulait.

1h du matin, on tente d’aller se coucher…3h : PAN ! Une aussière qui lâche. (L’aussière, c’est la « ficelle » qui nous tient au ponton). Branle-bas de combat, encore ! Christophe saute sur le quai, moi je reste sur Andy : nœud de chaise, je ravale le surplus, je tire, je tire, le temps que Christophe revienne, on fixe… on attend un peu… Ça tient. Et ça a continué comme ça : cinq fois dans la nuit. Cinq aussières qui ont cédé, une par une.

Au final, Andy s’en est tiré avec quelques bosses, quelques bleus, mais rien de grave. Un peu de pommade et le voilà reparti, tout beau.

Moral de l’histoire ? Les boules Quiès, ce n’est pas si efficace que ça…